La France et l'Ecosse une si longue histoire

Dans la dernière bible du rugby parue en décembre 2022 , "Anthologie des bleus" de Richard Escot, la préface d'Olivier Magne annonce la couleur:

"En France, nos identités de jeu sont fortes et variées, ancrées dans différentes régions: il suffit de citer Lourdes, Béziers, Toulouse...

 Mais une fois tout cela mis en commun, le style de jeu "à la française" s'attache à être imaginatif, imprévisible, élégant. On ne peut pas jouer laid quand on porte le maillot du xv de France il faut gagner avec panache!"

Mais à qui le doit-on?


On pourra lire en suivant ce lien l'interview d'Olivier Magne au lendemain du match Irlande France.

Mais il est utile de revenir sur ce qui nous attend ce dimanche. Cette équipe d'Ecosse est souvent considérée comme  la "variable d'ajustement". 

Cf ce florilège d'articles et annonces à la veille d'un match France Ecosse en 2021 et 2023….

Même si on la prend un peu plus au sérieux ces derniers jours.

Ce serait donc grâce à une large victoire contre l'Ecosse qu'on aurait pu remporter le tournoi 2021. 

Et en 2003, légère variation. On (journalistes, entraineurs de l’équipe de France) n’ arrête pas de continuer à dire qu’on peut encore gagner le tournoi. C’est à dire commencer à gagner contre l’Ecosse avec un bonus sans lui laisser de bonus et espérer qu’à la suite elle batte l’Irlande sans lui laisser le moindre bonus et sans en prendre. Un bon exercice d’école élémentaire suffit à démontrer que l’équipe de France n’a plus de chance de remporter le tournoi, car elle n’a gagné aucun point de bonus contre l’Irlande. J’espère juste que les discours d’optimisme et de “gagne” sont juste réservés pour les supporters fâchés avec l’arithmétique  mais que tous les spécialistes, staff, joueurs et journalistes spécialisés, savent à quoi s’en tenir.


Je ne surprendrai personne si je dis que sur le podium de mes équipes préférées, il y a les Blacks,  l' EDF et l'Ecosse...Les Gallois au pied du podium. Et les Irlandais bien loin derrière d'autres équipes, dont l'Angleterre. C'est dire combien des victoires contre l'équipe d'Irlande en coupe d'Europe (c'est tout comme) ou en tournoi, ou en coupe du monde me ravissent. Cette réussite indéniable de leur système de franchise, leur efficacité clinique, leur réussite m'emmerde. Même si j'en fais, hélas, ma favorite du tournoi et de la future Coupe du Monde, car son rang de numéro 1 n'est pas usurpé et j'ai vraiment du mal à imaginer que cette équipe n'arrive pas enfin à dépasser le stade des quarts comme lors de toutes les autres coupes du monde.

Nb: L'Ecosse a fait mieux (demie) en 1991.

Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de penser que Brice Dulin et Stuart Hogg sont frères jumeaux de rugby.

Mais tout ça n'est peut être pas un hasard.


Car moi qui ai vécu mon adolescence à supporter l'équipe de l'Aviron Bayonnais lors de l'un de ses cycles glorieux (fin 70, début 80, le prochain s'annonce?), j'apprends  dans le livre de Richard Escot  (page 158) dans la partie "le style de jeu du XV de France" (photos en fin d'article) que les débuts glorieux de l'Aviron Bayonnais doivent beaucoup à l'Écossais Russel (tiens déjà 😉) "qui, le premier, sensibilise ses coéquipiers à l'offensive en leur inculquant la technique de la passe. Russel parti, les dirigeants bayonnais dénichent un nouveau mentor ....l'ouvreur gallois Harry Owen Roe ... la "manière bayonnaise...irriguera le jeu dit "à la française" fait de passes, de déplacements, d'évitement, de contournement, de recherche et de prise d'intervalle" 


L'Ecosse, c'est une équipe qu'on surestime, comme moi ou Vincent Moscato dans cette émission https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/tournoi-des-6-nations/vi-nations-france-ecosse-gare-a-l-exces-de-confiance_VN-202302200452.html

ou qu'on sous estime (cf la même émission radio par exemple).


Et sinon...

On connaît les origines écossaises, par son père, de Grégory Aldritt.

On a appris récemment (Midol 3 février) que Sekou Makalou qui avait fait parler de lui très défavorablement lors d'une soirée arrosée en Ecosse après une défaite en 2018, avait un surnom (ne pas confondre avec pseudo 😉) quand il était petit: "Certains m'appelaient Mac Sekou et disaient que j'étais le plus écossais des Maliens"

Et le meilleur pour la fin. Dans la fiche Wikipedia de Olivier Magne, on lit

"Il décide alors de s'inscrire au sport-études rugby d'Ussel, où il rencontre Pierre Pérez. Rencontre fondamentale car celui-ci le sélectionne six mois plus tard en équipe de France scolaire pour jouer contre l'Écosse."

Si ce n'est pas un signe ça qui m'autorise à le qualifier d'Écossais...

Un Écossais c'est pour moi quelqu'un qui ne sacrifie pas son (goût du) jeu, ses qualités dans l'objectif d'une victoire assurée mais "étriquée" ou contre nature.





 


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