De l'usage des médias, suite

 Le sujet des médias est un sujet "explosif" à n'en pas douter. Et il fait réagir très vite les personnes concernées selon leurs points de vue, leur profession, leurs convictions, leurs habitudes et leurs croyances.
Je ne prétends donc ni avoir une pensée éclairée, ni des solutions dans cette transformation/crise qui secoue la presse depuis plusieurs années. 
Ce numéro de Le 1 hebdo est un de ceux que j'ai gardé en archive papier chez moi. Et je dois le confesser, mon portefeuille n'étant pas extensible, et n'étant pas à un paradoxe près, je n'ai souscrit qu'à l'abonnement numérique de ce journal, depuis plusieurs mois.

Concernant le rôle du journaliste, j'ai bien aimé cet article interview d'Olivier Villepreux, sans être allé jusqu'à lire son livre. Cf aussi son blog avec François Thomazeau.

Extraits:

Il serait bon, à mon avis, que ce ne soit pas toujours les mêmes qui écrivent, parlent, et de prendre le temps de réaliser combien la presse oublie de défendre l’intérêt de ceux qui sont censés les lire, les écouter, c’est important. Le citoyen français n’est pas un sujet à considérer comme un objet inerte ou avec hauteur. Il ne s’agit pas non plus de hurler à l’unisson de revendications particulières mais d’expliquer, de nuancer et de complexifier certaines évidences d’apparence biblique surtout à une époque où des causes politiques nouvelles émergent. Notamment chez les jeunes. 

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Mon expérience de 20 ans dans la presse dont 17 dans des grands quotidiens, L’Équipe et Libération, m’a appris énormément de choses, dont celle-ci : il faut qu’un journaliste, comme quiconque, soit libre et indépendant. Qu’une entreprise de presse ne le soit pas est secondaire. Quand j’ai quitté Libé, on m’a dit : « Dehors, il fait froid. » Eh bien non. Libé m’avait refroidi.

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En résumé, beaucoup de journalistes sont tributaires des différentes modalités de fabrication d’un journal (web, papier, magazine, lignes éditoriales, financements) et ne font pas le même travail ; la carte de presse n’indique aucunement que vous pratiquez le journalisme mais juste que l’entreprise qui vous paie est une société de presse. Et si j’écris « un journaliste se reconnaît à son air inquiet », c’est une des conséquences de son travail : cela signifie qu’il tient un bon sujet journalistique. Il sort une info qui ne va pas plaire à tout le monde.

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Ce qui est curieux, c’est qu’il m’arrive par exemple de lire de bons articles sur le site de France Info, dont les débats en direct ne font pas état. Comme si l’écrit autorisait de monter un sujet et que l’écran l’interdisait.

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Question posée: La deuxième forme de superficialité tient à la formation sinon au formatage comme vous dites des jeunes journalistes dans les écoles. Ce formatage pose, à la vérité, selon vous, une question de classe sociale. Vous dites ainsi que ces jeunes journalistes sont tous interchangeables et qu’ils n’ont, par leur formation, aucun regard spécifique. Diriez-vous ainsi que ces jeunes journalistes ne fabriquent, parfois même à leur corps défendant, qu’une presse bourgeoise, une presse pour CSP+ ?


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